Le tatouage au Japon : 8 motifs typiques et leurs significations

Est-ce que l'on affiche fièrement ses tatouages au Japon ? Est-ce que cette discipline est aussi bien perçue qu'en Occident ? Et bien pas vraiment. L'histoire entre le Japon et les dessins corporels a toujours été compliquée et reste aujourd'hui encore associée à son utilisation passée. On vous explique...

L'histoire compliquée du tatouage au Japon

N'y allons pas par quatre chemins, si le tatouage a si mauvaise réputation aujourd'hui encore au Japon, c'est qu'il était historiquement destiné à des classes ou personnes ne faisant pas forcément la fierté du pays. Entre histoires de clans et appartenances sociales, faisons un rapide tour d'horizon de l'utilisation du tatouage dans la culture japonaise.

Le tatouage arrive sur l'archipel en même temps que les premiers peuples qui décident de s'y installer. Originaires de Chine pour la plupart, ils forment les Aïnous. Cette ethnie aborigène, dont subsistent quelques membres aujourd'hui ont notamment pris leur quartier dans l'extrème Nord du pays.

Le tatouage était très largement utilisé chez les femmes notamment qui dès la puberté pouvaient en comptabiliser plusieurs. Au-delà des bras, la plupart étaient également tatouées au niveau des parties génitales, du front et de la bouche. Et c'est ce dernier motif qui marquera le plus l'Histoire. Serait-ce une des inspirations pour le maquillage du Joker ? Pas certain. Mais pour indiquer qu'elles étaient mariées, les femmes arboraient comme un grand sourire ou de large moustache à l'encre. Du côté des hommes, les tatouages étaient davantage utilisés comme signe d'appartenance à des groupes, ou bien en fonction de leurs professions.

Bien que l'esthétique de ces tatouages reste totalement contestable, il n'était pas pour autant décrié. Avec l'essor de la religion bouddhiste dans le pays, le tatouage, alors perçu comme mutilation du corps, devient un châtiment. Et c'est dès lors que d'exhiber un dessin corporel devint totalement négatif.

Car en effet, les autorités souhaitant punir (à perpétuité donc) les malfrats, avaient établi un code de tatouage à faire à ces derniers selon le délit commis. Il s'agissait notamment de cercle autour des bras ou des sigles sur le front. Cette punition indélébile, et finalement moins radicale que les amputation des oreilles ou du nez pratiquées jusqu'alors, est tout de même rester de rigueur jusqu'à la fin du XIXème siècle et l'ère Meiji.

Les yakuzas, membres de groupes criminels, ont cependant eux aussi développer un attrait bien particulier pour le tatouage, ce qui ne lui est pas non plus bénéfique. Chaque yakuza, pour prouver son appartenant et sa fidélité éternelle à l'organisation dont il fait partie se faisait recouvrir une grande partie du corps de tatouage (notamment les flans). Leurs tatouages sont également le "résumé" de leurs crimes et de leurs actes de courage. Aujourd'hui encore actifs, des gangs de yakuzas sont présent dans le monde entier et font vivre cette tradition. Posez-vous donc les bonnes questions si vous croisez une personne arborant ce type de tatouage !

Durant l'ère Edo, le tatouage a connu un grand essor car au-delà d'être associé aux hors-la-loi (dont le nombre se multipliait), cette pratique s'est largement démocratisé. C'était désormais une façon de s'exprimer et de s'unir pour de plus en plus de Japonais. Le tatouage devint donc décoratif et est souvent partagé. On tatouera par exemple deux morceaux de dessins sur deux personnes différentes pour qu'elles puissent constituer le tatouage complet seulement si elles collent s'est partis.

Ce n'est pas pour autant que le tatouage bénéficia d'une meilleure réputation. Le tatouage punitif ou exprimant les classes sociales restait dans l'imaginaire collectif et la pratique réprimandée. Il sera finalement légalisé en 1945. Notamment grâce à l'engouement des sociétés occidentales autour des motifs japonisants.

Aujourd'hui, le tatouage n'est plus aussi mal perçu mais les Japonais préfère généralement les petits motifs discrets aux grands ornements. Certains adeptes et courageux sont prêt qu'en a eux à passer sous les aiguilles de tatoueurs traditionnels (pas de machine donc) pour se faire recouvrir le corps entier.

Les motifs japonais indémodables et leurs significations

Le tatouage traditionnel japonais est un art à part entière. Parfois utilisé par petites touches, il peut aussi se décliner en grandes pièces recouvrant tout ou partie du corps humain. Il n'est ainsi pas rare de voir les motifs japonais orner un dos, un bras, un torse entier. De part leur spécificité, les dessins des tatoueurs traditionnels japonais se regroupent sous un même nom, "irezumi".

Certains motifs sont plus utilisés que d'autres. Certains ont une signification initiale plus forte. Nous avons sélectionné 8 idées de tatouages typiquement japonais, et on vous explique ce qu'ils diront de vous si vous choisissez de vous les faire piquer.

Créature parmi les plus impressionnantes, le dragon est donc sans surprise synonyme de puissance. Même s'il peut représenter le mal en Occident, ce n'est pas le cas dans les pays asiatiques. Maître des éléments, le dragon est un symbole qui impose le respect puisque protecteur.

La grue

Aussi appelée "oiseau de bonheur", la grue est un motif très apprécié dans le tatouage japonais. Souvent représentée en plein envol, l'oiseau est symbole de longévité et de bonne fortune. Apprécié dans l'art nippon pour sa beauté, elle est le personnage central de plusieurs fables et histoires populaires dont la morale nous montre qu'il ne faut jamais céder face aux tempêtes.

Le samouraï

Le samouraï est un motif des plus japonais ! Coloré ou non, derrière un masque ou à visage découvert, la représentation du samouraï connaît beaucoup de déclinaisons. Toujours prêt au combat, le samouraï inspire le l'honneur, le courage et le sens du sacrifice.

La carpe Koï

Ce n'est pas un simple poisson que vous vous ferrez tatoué si vous choisissez un dessin représentant une carpe Koï. Son symbole est très important pour les Japonais puisqu'il représente les notions de famille, virilité et de persévérance. Des valeurs d'ailleurs plébiscitées par les yakuzas qui l'utilisent énormément dans leurs ornements corporels.

Le masque d’Hannya

Le masque d'Hannya représente le visage d'une femme démon revenu sur Terre afin de se venger du mal que les hommes ont pu lui faire. Vengeance, douleur et colère peuvent être liés à ce motif qui reste cependant l'un des plus impressionnants. Il est lui aussi apprécié des gangs criminels, mais aussi des femmes voulant affirmer leur force de caractère.

Le cerisier en fleur

Les tatouages de Sakura sont emprunt de délicatesse. Ces fleurs, qui dans la vraie vie sont éphémères et fragiles, retranscrivent l'idée que la vie est courte et belle, et qu'il faut donc en profiter.

Le chrysanthème

Si en France, le chrysanthème est une fleur associée à la mort, il n'en ai rien au Japon. C'est même tout l'inverse puisque l'on dit qu'il s'agit de la fleur de l'empereur et évoquerait donc un rang social supérieur. Prestige et perfection s'émaneront donc de votre tatouage.

La geisha

Objet de fantasme, mais avant tout femme cultivée, forte et raffinée, la geisha peut être l'idée de votre futur tatouage si vous souhaitez vous imprégner de ces traits de caractère.

Bien que l'Histoire n'est pas toujours valoriser cet art, le tatouage japonais est pour autant réputé pour ses motifs et la précision de ses traits. Alors pourquoi ne pas sauter le pas et s'offrir un tatouage qui saura représenter votre personalité parmi les nombreux motifs.